Pleine Lune en Cancer Alghero 2 jan 18 photo CGC

Mode Cardinal du 2è Quadrant : Cancer

Quoi de plus naturel et rassérénant que de commencer chaque nouvelle année inspirée par la Pleine Lune dans son signe du Cancer ?! Alors que le premier axe Bélier-Balance propose le Feu et l’Air comme éléments yang du mode cardinal des 1er et 3ème quadrants, l’axe Cancer-Capricorne offre l’Eau et la Terre comme éléments yin du mode cardinal des 2ème et 4ème quadrants. Les quatre éléments peuvent être ainsi déclinés en mode cardinal, chacun offrant une manière d’agir propre à leur fonction élémentaire ainsi qu’aux qualités de leur signe respectif. Au début de l’hiver, sous nos latitudes, les nuits sont plus longues que les jours, le froid et la pluie sont souvent là pour donner envie de rester bien au chaud en famille, à la maison – symbolisées par la maison 4 du Cancer et de la Lune, tout en célébrant le Temps qui passe vers une nouvelle année au sein de la société qui nous entoure, signifiée par la maison 10 du Capricorne et de Saturne.
Traditionnellement, dans la Rome antique, les Saturnales célébraient de grandes fêtes de partage au seuil de l’hiver, à l’occasion du Solstice entre le 21 et le 25 décembre. A la différence du dieu Kronos des Grecs, son homologue latin Saturne descendait d’un archaïque dieu agricole qui représentait pour les anciens Romains l’emblème de l’Âge d’Or, période bénie des dieux, lorsque la nature suffisait aux besoins des rares humains à l’époque paléolithique des chasseurs-cueilleurs qui vivaient simplement, en partageant ses ressources.(1)

Sur la roue du zodiaque naturel, le mode cardinal inaugurant le deuxième quadrant avec le signe du Cancer est gouverné par la Lune et occupe le Fond du Ciel (IC ou Immum Coeli). Ceci nous rappelle à quel point l’importance de la Lune, de son signe, son élément, sa position et ses aspects dans le thème natal, reste fondamentale pour avoir accès au domaine aussi vaste que profond et complexe des besoins de l’inconscient qui reste son domaine de prédilection. (2)
A la fin juin comme à la fin décembre – mois des solstices d’été et d’hiver – le mariage soli-lunaire des signes cardinaux Cancer-Capricorne (juin) et Capricorne-Cancer (décembre) devrait attirer notre attention sur l’importance primordiale de ces moments de l’année où nous sommes invités à méditer sur les images archétypales de la Lune (Cancer) et de Saturne (Capricorne).
Le thème astrologique (natal et transits) reste un moyen unique pour stimuler l’imagination et la prise de conscience des coïncidences signifiantes qui peuvent éclairer le Chemin. A l’instar de Mars et Vénus occupant l’axe en mode cardinal du premier quadrant (1-7) pour nous pousser à la lutte pour survivre (Mars) et inspirer le plaisir de vivre (Vénus), la Lune et Saturne occupant le second axe cardinal (4-10) invitent à consolider nos fondations personnelles – ‘Famille / Patrie’, en remplissant le rôle de stabilisateurs au niveau sentimental et familial symbolisé par la Lune, ainsi qu’au niveau structurel et sociétal symbolisé par Saturne.

Autant le Soleil représente ce que je veux – et ce dont je peux éventuellement me passer sans trop de dommage, si ce n’est une égratignure plus ou moins sévère à mon ego blessé, autant la Lune signifie ce dont j’ai besoin et ici il est difficile et même dangereux de ne pas y satisfaire de la meilleure manière possible car la blessure ou le manque peuvent endommager l’âme, l’esprit et finalement le corps, ultime messager de nos besoins vitaux.
Afin de prendre soin de ces besoins vitaux, il est conseillé de méditer régulièrement sur le signe natal de notre Lune, son élément, son mode, la maison où elle se loge, ses éventuels aspects dynamisants (carré, opposition, quinconce…) qui se font sentir plus clairement, même s’ils sont traditionnellement jugés ‘dissonants et négatifs’ et ses aspects harmonieux (trigone, sextile…) qui peuvent être reliés à certaines conditions chroniques délétères qui passent facilement inaperçues alors qu’elles requièrent notre attention pour être gérées consciemment de la meilleure façon possible.

En ce début d’année, nous rappellerons en passant qu’il n’y a pas de ‘bons’ ou de ‘mauvais’ signes du zodiaque, de planètes à jamais cataloguées comme étant ‘bénéfiques’ ou ‘maléfiques’, ni d’aspects ‘positifs’ ou ‘négatifs’ en astrologie archétypale.
Même si le manichéisme a largement influencé notre culture occidentale depuis le IIIème siècle en divisant systématiquement le monde en ‘bon’ d’un côté, et ‘mauvais’ de l’autre, il n’est pas interdit de pratiquer une astrologie non manichéenne – et non déterministe, en se tournant vers les philosophies orientales qui enseignent une approche plus complexe et réaliste en invitant à considérer qu’il y a du positif dans le négatif tout autant que du négatif dans le positif.

Afin de profiter du mariage des opposés Lune en Cancer avec le Soleil en Capricorne, nous prendrons l’exemple de Saturne traditionnellement étiqueté comme étant ‘le grand maléfique’, pour donner un bref exemple de son expression positive et/ou négative selon le contexte et le niveau de conscientisation individuelle. (3)
En tant qu’image archétypale du ‘Réalisme’ ainsi que des ‘limites et des limitations’ propres à la vie qui a un commencement, un milieu et une fin, il est certain que l’inévitabilité de la vieillesse et de la mortalité inéluctable peuvent assombrir la vie et générer la peur. Prendre conscience du côté éphémère de la vie peut cependant inciter à la vivre plus pleinement, de manière plus authentique, en célébrant chaque moment comme un cadeau des dieux, sans peur et sans reproche.
Pour faire face aux limites et limitations qui saboteraient notre plaisir de vivre comme il se doit, Saturne invite aussi – et nous oblige même parfois, à la discipline, un mot qui se décline à tous les niveaux de la vie – corps, esprit et âme, afin d’apprécier Saturne en tant que Grand Constructeur plutôt que de le vilipender dans son rôle de Grand Saboteur.

Météo Astrologique de la Pleine Lune en Cancer

Méditer sur la Pleine Lune en Cancer illuminée par le Soleil en Capricorne conjoint à un Mercure rétrograde qui invite à revoir certaines idées ou actions accomplies par le passé, peut avoir un impact sur notre bien-être émotionnel actuel signifié par la Lune en Cancer.
La position de Pluton à 27° du Capricorne en opposition à la Lune et en conjonction au duo Soleil, Mercure) peut inciter à ‘laisser tomber’, à ‘lâcher prise’ et si possible à ‘pardonner’ (à soi-même et/ou aux autres) afin de repartir allégé et revigoré par cette ‘renaissance’ typique du Pouvoir synonyme de Pluton.
La Pleine Lune approche un quinconce (150°) avec Saturne. Le quinconce signifie la nécessité de faire face à certains ‘ajustements’. Accorder du temps durant ce week-end pour passer en revue ce qui demande à être ajusté peut être une des tâches les plus réconfortantes de cette Pleine Lune en Cancer qui réveille l’image archétypale de ‘la Bonne Mère’, pour soi d’abord et pour les autres si possible ensuite.
Neptune formant un trigone avec la Lune devrait coïncidé avec une grande vague d’amour inconditionnel sauf si l’on se laisse aller à rêver d’un futur impossible à satisfaire, ou bien si l’on reste à baigner dans la nostalgie d’un paradis perdu… Dans ce cas, se retourner vers Saturne, l’image archétypale de la Réalité avec ses limites et limitations, peut aider à garder les pieds sur terre. ‘Rien n’est parfait mais c’est parfait’ reste une ritournelle neptunienne apaisante et libératrice.
Jupiter en Bélier sextile à Mars en Gémeaux, qui restera rétrograde jusqu’au 12 janvier, requiert notre attention pour sortir de l’éventuel pessimisme et du manque de confiance coïncidant souvent avec Mars rétrograde, sans pour cela tomber dans des débordements jupitériens de paroles et d’activités, mais en profitant le mieux possible des rencontres et conversations qui peuvent rendre confiance en général, et en particulier, pour la suite des évènements…

Notes

photo CGC : Pleine Lune en Cancer du 2 janvier 2018 à Alghero, Sardaigne
(1) Pour connaître les derniers chasseurs cueilleurs qui ont survécu à la révolution néolithique – les Khoisans du Kalahari – lire le livre de l’anthropologue James Suzman ‘Affluence without Abundance – The disappearing world of the Bushmen’, Bloomsbury, 2017
(2) ‘Le Soleil est simple ; la Lune est complexe’ ! nous rappelle si joliment Aubrey Burl, archéologue mégalithique anglais (1926-2020) cité dans ‘Écriture Céleste…’ , ‘Le Soleil et la Lune : le couple primordial’, p.262
(3) Lire ou relire ‘Saturne : l’Archétype du Réalisme’, p.383 dans ‘Écriture Céleste…’

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